Erreur de langage ! !

<br /> <br /> JE ME SOUVIENS<br /> <br /> <br /> -Je me souviens d’un tutoyeur bavard, qu’auparavant je n’avais jamais rencontré, me caressant l’épaule lors d’un salon du<br /> livre.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens du même, suant et soufflant, prenant le bras d’un présentateur télé pour faire croire aux enfants qu’ils avaient joué<br /> ensemble aux billes.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens, mais peut-être était-ce ailleurs et autre jour, d’un homme bouffi cramoisi, boudiné d’une veste trop étroite, passant<br /> micro à un écrivain célèbre comme s’il lui offrait sucette.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens, placé derrière lui, d’un autre, plus élégant, costumé d’un sourire carnassier, semblant tirer des ficelles invisibles<br /> et ne lâchant pas du regard sa créature libidineuse.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens que ce deuxième, qui devait sans doute être le premier, avait la mine inquiète, semblant se demander si les piles<br /> de son robot allaient tenir jusqu’au soir.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens avoir lu dans le journal, quelque temps plus tard, que ce même, s’appliquant à jouer au deuxième, fit monter son homme<br /> de paille à Paris pour lui remettre un diplôme dont j’ai oublié le titre, des mains d’un sous-ministre dont j’ai oublié le nom.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens du jour où, au premier rang de l’assistance, un enfant de trois ans avait sorti sa quéquette pendant le discours du<br /> grand tutoyeur, s’asticotant avec application, alors que la maman, subjuguée par les mots tombés de l’estrade, ne prêtait aucune attention à son enfant tourmenté.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens que, du haut de la scène, le gros homme suant et soufflant, faisant semblant de ne rien voir du jeune travailleur<br /> manuel du premier rang, alors qu’il rêvait peut-être d’en faire autant.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens voir l’homme bouffi scruter soudain la salle, invitant une vedette cycliste à monter à ses côtés, le prenant par le<br /> bras comme pour lui offrir podium olympique.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens des auréoles sous ses aisselles.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens de sa lippe humide et gluante.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens de son regard posé sur nous, comme si nous n’étions qu’âmes mortes, réduites à merci pour être introduites sans<br /> manière dans son urne.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens de son ventre, tsunami graisseux déferlant du pantalon.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens d’un discours se terminant par des mots décisifs : « Je regarde ma montre qui me dit que l’heure tourne et qu’il<br /> me faudra bientôt conclure ».<br /> <br /> <br /> -Je me souviens, sans être certain des détails, avoir lu dans un journal -quelques jours plus tard ou quelque temps avant, je ne sais-<br /> que ce tutoyeur bouffi avait dépêché la police au domicile d’un administré osant lui tenir tête, pour constater que son véhicule était mal garé.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens aussi qu’il refusa, malgré injonction du procureur de la République, de marier deux amants de couleur, les suspectant<br /> d’union de complaisance, jaugeant ainsi leurs cœurs à l’aulne rétréci du sien.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens avoir lu dans un journal -sans trop bien en avoir retenu les détails- qu’il refusait désormais de répondre à son<br /> opposition, qu’il allait faire dératiser la mairie et que les nouveaux trottoirs seraient désormais rectilignes pour en faciliter le nettoyage.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens, mais je ne sais s’il s’agit de rêve ou de cauchemar, d’un crapaud avalant fourmis, cafards, mouches, papillons et<br /> libellules passant à sa portée.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens avoir oublié si ces tourments se déroulèrent la même année en un même lieu, ou s’ils durèrent vingt ans et trois<br /> millénaires.<br /> <br /> <br /> -Je me souviens -était-ce avec mon corps, était-ce sans mon corps, je ne sais- de Néron, Ceausescu, Mobutu, Peron, Boulanger, Bongo,<br /> Poujade, Berlusconi et Ubu.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> Jean Kergrist (12 mars 2010)<br /> <br /> <br /> <br />

<br /> <br /> Sans doute le maire voulait-il se montrer aimable envers ses hôtes en jouant le convivial. Mais sur le fond, tu as parfaitement raison, il faut se garder dans ce domaine des écarts de langage...<br /> <br /> <br /> <br />

<br /> <br /> Ceci dit, l'église est un bâtiment communal, j'en sais quelque chose chez moi en tant que contribuable : elle est en cours de restauration ! Bien qu'athée je possède un peu de notre église ! PFFF<br /> <br /> <br /> <br />

<br /> <br /> N'allez pas voir le mal partout ni une atteinte à la sacro-sainte (lol) laïcité républicaine, ce n'est pas une erreur de langage,juste l'appellation habituelle<br /> <br /> <br /> <br />

<br /> <br /> Cet élu ne peux que flater l'église qui lui fournit tant et tant d'électeurs et trices.<br /> <br /> <br /> Je vois bien d'ailleurs à qui tu fais allusion .<br /> <br /> <br /> <br />